Exposition à L’Esaa de Troyes
L’INFIME DIFFERENCE. C’est un pari réussi pour Séverine Nomdedeu, responsable de l’École supérieure d’arts appliqués, qui propose des artistes toujours plus différents à travers les expositions artistiques organisées au sein de l’établissement à Saint-Martin-es-Aires. « Fabien Claude se situe dans la lignée de Jean Rustin avec un travail très profond, presque millimétré », explique-t-elle.
Avec des tableaux sombres et épurés aux sujets religieux, et des portraits noirs répétitifs, ce peintre de renommée désormais européenne présente une partie de son œuvre qui, de prime abord, semble très tourmentée. En fait, il s’agit d’une peinture longuement réfléchie et travaillée sans relâche depuis de nombreuses années, car pour Fabien Claude, l’intérêt « est de travailler sur l’infime différence entre deux toiles ».
Sa conception de l’art est très simple : « Il y a deux manières de considérer la peinture : on peut sauter d’un sujet à l’autre, sans avancer techniquement ; ou alors rester sur le même sujet et avancer millimètre par millimètre. Il n’y a rien de plus beau que la fidélité ».
Fabien Claude se positionne en miroir avec la peinture ancienne. En assurant qu’ « aujourd’hui, la peinture n’a plus d’existence que par rapport à son histoire », l’artiste souligne l’absence de renouveau dans l’art contemporain. Il n’y a donc que la technique qui peut lui donner satisfaction, comme le long et laborieux travail sur la couleur noire en témoigne. «J’aime le noir : réussir à créer de la profondeur sur un aplat de noir ou utiliser de la couleur or pour créer de l’obscurité est fascinant ».
Il est certain que la peinture de Fabien Claude ne s’aborde pas facilement. Mais le public ne peut pas en sortir indifférent.
Alexandra Trubat