Mamac de Liège

Exposition au Mamac de Liège

Exposition au Mamac de Liège

CARDIOGRAMME suscite des questions singulières et universelles sur l’essence de l’œuvre, – œuvres de l’ordre de la survie ? – l’intensité qu’elle dégage et a la volonté de vouloir contribuer à une réflexion sur la culture contemporaine de l’image en inscrivant sa ligne de sens sur la notion d’ouverture – laissant de côté les conflits de frontière entre les divers modes d’expression artistiques et leurs publics, entre les artistes reconnus et les artistes « en marge », entre le local, le national et l’international – dans le seul but de nous pencher sur l’art et tout ce que l’on peut savoir aujourd’hui d’un homme concret.

Le parcours de cette exposition traduit le regard de certains artistes sur eux-mêmes (autoportraits) en ce sens qu’ils existent singulièrement et sont exposés aux misères et aux miracles induits dans le simple fait de vivre et souligne aussi l’implication de certains de ces artistes dans le monde qui les entoure (portraits de leur environnement social et/ou sociétal).

Les oeuvres, même si certaines peuvent choquer, aident à mieux saisir et apprécier toutes les dimensions de l’expérience humaine. Les artistes n’interprètent-ils pas et ne révèlent-ils pas la complexité des événements qui les touchent d’une manière singulière et autrement puissante ? Ils nous incitent à voir les choses différemment.

En amenant un autre regard, en provoquant des questionnements, en ébranlant des convictions, le but de cette exposition est de contempler ces oeuvres comme un témoignage de l’attente de l’artiste au-delà des normes généralement imposées par la société et de questionner le public sur sa propre relation à lui-même, à l’autre et à ses différences.

Cardiogramme, comme l’enregistrement des mouvements du cœur, s’apparente à un voyage autour de deux mondes, intérieur et extérieur, à l’issue duquel nous pouvons dire que « le singulier est une voie plus sûre vers l’universel que le général ou la moyenne. » (Pineau)

idées d’artistes

Exposition à la galerie Idées d'Artistes, Paris

LES TRESSAILLEMENTS DU HUIS CLOS (Exposition à la galerie Idées d’artistes). Au bout du chemin sans repère, au creux du huis clos, Fabien Claude traque la fin de la peinture. Au bord de la disparition, ses instables blessures de nuit, habitées de traces, font battre l’écho lointain des meurtrissures vitales.

Il ose le miracle terrible d’exister sans garde-fou, sans barrière et sans masque. Sans histoire, sans narration, jamais la peinture ne s’installe. Elle ne peut faire corps avec la toile…

Accoucheur de ténèbres, Fabien Claude racle le fond. Secret discret, il creuse la peinture comme on creuserait la tombe d’un dieu. Et le corps s’accidente dans l’opacité sans fin de l’univers. Au bord ultime de toutes nos disparitions. Tentative d’être, tentation de créer, dans l’implosion du deuil. Dans les îles de la nuit, et les ailes de l’absence. Innombrable huis clos, privé d’horizon.

Taches d’art, mêlant l’abîme et la peinture. Somptueuses et fragiles, tueuses de vide, et nouées de mort-vie. Désespoir fécondant les espoirs. Regard acculé à son plus riche dénuement.

« Rendre visible suppose le lieu d’un regard » ( Fabien Claude ) Celui qui a pu, durant quinze années, ne pas montrer ses tableaux, est en rare et fabuleuse monstration. Le miroir aveugle de la face la plus enfouie fait acte terrifiant d’auto dévastation de tous les visages d’apparence, et d’apparat. La peinture seule palpite dans ces éclairs de vie, quand saignent les lèvres de la nuit. La peinture seule peut défaire l’étau, et fendre le huis clos.

Il n’y a pas de peinture plus fine et plus aigue, plus sensible et plus délaissée que celle de Fabien Claude. Dépassée, la distinction figuration-abstraction, quand la peinture est mise à nu par les traces corporelles qui résistent à la disparition de toutes les inutilités picturales. La peinture abandonnée s’abandonne à l’absence des surfaces. Fabien Claude creuse dans l’impensable, comme s’il profanait la fin des temps, et tous les silences de l’univers. Comme si rien ne pouvait exister que les tressaillements déjà disparus de la vie. En peinture éperdue, aride, éphémère et sublime…

Christian Noorbergen

la part d’ombre

La part d'ombre, exposition à la galerie Idées d'Artistes, Paris

LA PART D’OMBRE. Ce que les lumières et les ornières de la culture cachent obstinément, ce que les ordres du jour ne peuvent affronter, la part d’ombre le révèle et dit les trouées de l’être, les corps sacrifiés de nos ombres, et leurs beautés mortelles.

Christian Noorbergen